En aval de Minerve, coule une rivière, la Cesse, qui durant des millénaires a creusé des canyons profonds aux parois abruptes, elles sont percées de dizaines de grottes qui s'étagent sur plusieurs niveaux.
La verticalité des falaises atteint une centaine de mètres, de la rivière au plus haut du plateau.
L'eau n'est présente que l'hiver, car les beaux jours revenus, elle disparaît et continue son chemin sous terre.

 

Son lit est alors un tapis de galets et de rochers polis par le courant torrentiel de l'hiver. Bien sûr, en été, subsiste parfois un mince filet d'eau qui engendre de petits bassins qui font la joie des randonneurs par les journées torrides du Minervois.

Gravures grotte d'Aldene

Les falaises ont aussi leurs adeptes, les mordus de la varappe; ils ont de quoi s'initier et même de tracer des premières sur les verticales rocheuses, d'ailleurs, certains grimpeurs ont équipé les voies d'escalade et leur ont donné des noms.
La beauté sauvage du lieu est ponctuée par les cistes et les genévriers et les chênes verts que l'on aperçoit, gomment la faille et font croire en la continuité du plateau par delà le précipice.
En réalité, le plateau est tranché vif et il faut descendre cent mètres pour atteindre le fond de la gorge et grimper tout autant pour atteindre l'autre rive.
Le site est splendide, avec sa vue plongeante et la paroi percée comme un gruyère géant semble à portée de main, il n'en est rien, il faut une bonne demi-heure pour descendre et autant pour accéder aux premiers trous de la falaise.

Grotte d'Aldène entrée

Outre la vue magnifique qu'offre ce lieu, il y a une autre raison qui pousse un chercheur à faire la descente, Aldène recèle une grotte paléolithique ornée de gravures dont l'accès était libre jusqu'en 2007.
A l'évidence, ce lieu, placé sur la pente de Mykérinos, au croisement de la ligne symétrique des "passages", a de tout temps attiré les hommes car les premières traces d'occupation remontent à 400.000 ans, puis se succèdent des traces datant de l'aurignacien, puis du magdalénien.... jusqu'à une occupation très récente.
Les couloirs qui comportent des traces artistiques sont fermés par des grilles.
Le cheminement dans la cavité était un peu périlleux en raison de trous profonds et d'un parcours accidenté, de plus, c'est une des rares grottes abritant des colonies de chauves-souris qui prennent leur repos hivernal.
Pour ces deux raisons, les autorités ont fermé la grotte aux curieux.
Pour se rendre sur le site, en partant de Félines, par la route qui mène à Minerve, il faut, dès que l'on a dépassé le hameau de Fauzan, au premier virage qui laisse à gauche un restaurant, tourner à gauche par le premier chemin de vignes qui vous conduira directement au site.
Un parking rustique est indiqué par une petite pancarte au ras du sol et une flèche.
De là il est facile de descendre car la grotte fut exploitée pendant cent ans pour extraire le phosphate constitué des milliers d'ossements d'animaux de toutes sortes, accumulés pendant des millénaires.
Le gisement broyé et pulvérisé fut commercialisé sous le nom de minervite.
Les ouvriers de l'exploitation avaient aménagé une faille descendante qui forme un escalier naturel sécurisé par des rampes de fer et des mains courantes de câble d'acier.
Vous emprunterez le même chemin et au bas de la descente, il suffit de tourner à gauche et suivre la sente jusqu'à l'entrée de la grotte.