L'homme croit pouvoir être maître de tout. Sa lutte perpétuelle contre la nature, la facilité avec laquelle il la transforme, la détruit, lui a donné un orgueil sans limite.

Ses inventions, sa technique, sa science le mettent, croit-il, à l'abri de tout danger et ses recherches sur la génétique lui font espérer longue vie dans la société.


Jamais au cours de son évolution il n'a eu le désir d'être en harmonie avec la création.
Le fait qu'il ait toujours eu la liberté d'exercer sa possession et sa folie sans que jamais aucune forme cosmique ne soit intervenue pour l'arrêter, l'a conforté dans sa lutte contre la nature.

S'il existait une force supérieure, il pense qu'elle se serait manifestée pour lui faire comprendre son désaccord mais, du fait qu'il ait pu tuer au nom de Dieu en toute impunité et il s'est senti très fort.
La non ingérence de la puissance cosmique dans les affaires des hommes leur a fait croire qu'ils étaient dans la vérité.

Parce qu'ils ont pu dompter les éléments, ils ont cru leurs possibilités sans limite.
Si l'homme boit un verre d'eau, il se croit maître de l'eau.
S'il allume un feu, il se croit maître du feu.
S'il façonne l'argile, il se croit maître de la terre.
S'il se joue de la pesanteur, il se croit maître de l'air.
Il pense être dans son droit et ne doute pas que ses actes soient approuvés et « bénis des dieux ». Il n'a rien compris.

S'il avait regardé autour de lui, il aurait vu que la liberté est partout, dans la nature comme dans le cosmos. La création s'est faite dans une logique et une tolérance totale.
Dans l'univers, planètes, nébuleuses, particules, évoluent dans le respect total de l'habitat de chacun.
Mais l'homme n'a pas pensé un seul instant que cette logique est due à la liberté.
Cette liberté est la fonction même de la création.
Si l'homme l'avait compris, il aurait admis que la puissance cosmique ne peut pas s'imposer dans les affaires humaines.

Elle ne peut être contraignante, elle n'est que liberté.
L'homme a pris ses désirs pour des réalités en faisant assumer ses défauts par une force extérieure à lui.
Au cours de son histoire, il a tué ceux qui avaient une vision dégagée de tout dogme. Les religions ont toujours eu bonne conscience puisqu'elles ont pu faire les pires horreurs en toute impunité. Elles n'ont jamais recherché une vision juste.
Elles se sont limitées au culte de l'homme.

En espérant qu'une force cosmique puisse intervenir dans sa vie quotidienne, ce n'est pas la vérité que l'homme recherche, c'est une image à sa convenance..

C'est la liberté qui permet la compréhension finale.
L'homme dépend d'un temps bien précis, un cycle d'environ 26.000 ans.
Au début de ce temps, il a bénéficié d'une intervention cosmique qui a éveillé en lui l'intelligence. Cette force est survenue et a disparu pour laisser l'homme libre de faire son travail de recherche sans avoir de comptes à rendre.

Deux fois par cycle, il a la possibilité d'accéder à une énergie qui donne une information, puis disparaît.
À la fin du cycle, le mot Apocalypse intervient, non pour annoncer la fin du monde mais, la fin d'un travail.

L'homme a alors des comptes à rendre, non pas du mal ou du bien qu'il a fait, mais de ce qu'il a compris de son rôle sur terre.
Il doit savoir pourquoi il existe et se débarrasser de toutes ses fausses vérités pour retrouver une liberté totale. Il peut alors espérer à nouveau une intervention.
Celui qui reste prisonnier de ses dogmes, de ses interdits ne peut rien espérer. C'est la liberté de faire la part du vrai et du faux qui donne l'espérance finale.

L'homme doit payer ses erreurs et ses abus non par un châtiment extérieur mais par sa propre prise de conscience.

Le jour où il aura la preuve de la réalité de cette puissance cosmique, il sera obligé de se voir tel qu'il est.
Cette intervention ne peut être une vengeance, ce n'est pas sa fonction.
La révélation, c'est d'être en face de sa médiocrité, de ne plus avoir aucune possibilité de se leurrer.
C'est l'exigence d'une vision sans compromis. C'est l'artiste, le ministre, le savant, le chef religieux qui réaliseront qu'ils n'ont été que des pantins. S'ils ne supportent pas cette réalité, ils crèveront de honte et de médiocrité.

Chaque homme a en lui le jugement final, c'est de lui que dépend l'arrêt ou le départ vers un nouveau travail.
S'il y avait des élus, ce serait comme si un enfant pouvait choisir ses parents avant d'être né. L'énergie cosmique ne connaît pas les hommes et elle ne peut élire quelqu'un qu'elle ignore.
Ce n'est pas Dieu qui élit l'homme, c'est l'homme qui le fait naître.
Il peut alors espérer ne pas mourir de cette vision, ne pas avoir peur, au contraire, il vivra avec elle.

Dans la finalité d'un travail, il ne peut être question de privilégiés.
Cette force ignore l'injustice comme elle ignore le sentiment. S'il en était autrement pourrait-on désirer qu'elle se manifeste ?

Si la compréhension et le vouloir sont suffisants, tous les éléments qui ont fait la vie sur terre pourront se manifester.
À ce moment l'on peut espérer qu'il se passe quelque chose de merveilleux.