Actuellement, grâce aux découvertes archéologiques qui ont été faites, nous avons une certaine conception de l'ancêtre de l'homme.
Nous savons que nous descendons de l'hominien, nous connaissons sa morphologie, son habitat, ses mœurs, mais comment peut-on imaginer sa mentalité ?


En observant la nature et le comportement des animaux, nous nous apercevons qu'ils vivent dans un paradis que nous qualifierons d'inconscient.
Les animaux, quoiqu'ils fassent, ne pensent pas. Ils agissent et n'ont aucune responsabilité de leurs actes, ne se souciant ni du bien, ni du mal qu'ils font.
Leurs seules préoccupations sont le jeu et la survie, donc en priorité la nourriture.
Quand ils mangent, ils ne s'inquiètent ni de leurs victimes, ni de la façon dont ils vont les tuer.
Ils ne pensent pas à leur souffrance, ils n'hésitent pas sur les moyens à employer pour les avoir à leur merci.
Ils tuent parce qu'ils ont faim, et de plus, ils allient la joie à la cruauté, on se demande même, si leur proie n'est pas leur jouet !

Le chat joue avec la souris et finit par la manger... Il court dans les herbes, grimpe aux arbres, gambade dans la nature... Puis soudain, il voit bouger quelque chose... qu'est-ce que c'est ? Un petit grillon, et hop ! le voilà avalé avec la plus grande désinvolture.

En fait, tout être, qu'il soit infiniment petit ou très gros, agit de la même façon.
Les poissons vivent au paradis. On dit bien : " heureux comme un poisson dans l'eau ". Et pourtant, le gros poisson mange le plus petit.
L'hirondelle, tourbillonnant dans les airs, avale des milliers d'insectes.
Le jeu et la mort se côtoient sans cesse.

Les hominiens, hommes non pensants, étaient les représentants de ce paradis. Ils n'avaient ni carapace, ni griffes, ni crocs. Ils ne courraient pas vite et ne sautaient pas haut.
Et parfois, lorsqu'ils n'avaient plus de nourriture, ils se mangeaient entre eux, toujours avec la même inconscience, toujours en jouant.

Pour les humaniser, aiguiser notre vision, appelons-les Jean et Pierre et resituons leur vécu.
Jean et Pierre, petits jouaient avec les os de leur mère après les avoir rongés. Proie facile, elle avait été tuée par leur père pour la faim et pour l'urgence de la calmer.
Plus tard, Jean plus fort tua Pierre, se justifiant sans remord de sa faim. Il se délecta de celui qui fut son compagnon quelques heures auparavant.
Tout cela dans la joie de vivre de l'Éden où nul ne se pose de question.
Tout cela dans le Paradis de l'Inconscience.

Et nous, hommes civilisés, sommes-nous réellement devenus si différents ?
Chaque jour nous condamnons pour notre bien-être, pour notre confort, des milliers de vies. Vies humaines, vies animales ou végétales...
Pourtant, nous avons bonne conscience ! N'est-ce pas ce qui caractérise l'animal ?..